LA PLACE DE LA VIOLENCE DANS LA SURVIE ET LE DEVELOPPEMENT DES NATIONS

Abstract

Nous avançons dans notre réflexion présente dans le cadre du courant fonctionnaliste, et particulièrement nous cheminons dans notre argumentaire suivant une logique structuro-fonctionnaliste. Ce faisant, nous sommes carrément en train de fixer notre attention sur une communauté qui doit subsister contre vents et marrés, pas n’importe comment mais plutôt dans la stabilité requise et permanente. Pour que ces deux conditions soient nommées et cette communauté soit considérée comme une structure autonome à part entière, il y a un certain nombre de rôles qui doivent être remplis en termes de fonctions permanentes et circonstancielles. Et cela donne lieu à ce que les spécialistes appellent « unité politique », entendue comme une nation, un Etat. Parmi ces fonctions, une de plus majeures est la sécurité, sans laquelle aucune société ne peut subsister. Cette sécurité s’exerce à l’intérieur des frontières et à la préservation intacte de celles-ci vis-à-vis de pressions de l’environnement extérieur. Ce rôle est attribué à une structure instituée qui est l’armée.

A cet égard, Roger-Gérard Schartzenber dit de l’analyse structuro-fonctionnelle que « celle-ci ne part pas des éléments culturels ou sociaux, mais de la société envisagée d’une façon globale et abstraite »[1]. De là, sachons-le, qu’une société vivant dans la paix totale relève de l’idéal. Pour ce, envisager une structure pareille suppose un mécanisme de protection qui passe par la mise en place d’une armée redoutable, instrument de la défense nationale, ou mieux de l’usage de la violence légitime.

Ici, poursuit-il, « l’on pose d’abord les fonctions essentielles qui doivent être assurées pour que toute société existe et se maintienne. C’est la recherche de ce qu’on nomme les impératifs fonctionnels ou les prérequis fonctionnels ». Ceci revient à dire que, pour nous, naturellement, nous sommes dans ce cas de figure où la fonction essentielle de l’existence de l’Etat est de protéger la structure sociétale toute entière de toute agression ou de troubles internes. Quand bien même il y en a de plusieurs ordres.

Dans cette analyse, les fonctions ne sont jamais complètement séparées des structures. Les aspects fonctionnels sont reliés aux aspects structurels, sur lesquels il faut insister aussi, comme dans le « structuralisme fonctionnaliste », cher à Radcliffe Brown[2]. C’est pourquoi il faut parler de « structuro-fonctionnaliste ».

En somme, l’analyse structuro-fonctionnelle tire son origine de ces deux concepts : structure et fonction. Cela vient d’être relevé ci-haut, nous avons à expliquer ce phénomène étudié à travers ces deux concepts. A cet effet, qu’entendons-nous par structure (précisément par structure sociale) ou fonction ?

[1] SCHARTZENBERG R-G., Sociologie politique, 5^ème Ed Mont Chrétien, Paris, 1998, p.110.

[2] RADCLIFFE BROUWN, cité par SCHARTZENBERG, p.110.